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Lettre ouverte
Madame la Députée-Maire
Depuis de nombreuses années, les principaux acteurs publics du bassin d'emploi Niortais soulignent le développement constant de l'espace commercial Mendès-France et corrélativement l'appauvrissement
économique du centre-ville.
Dans quelques mois, la partie haute de la rue saint Jean ne disposera pratiquement plus de commerçants. La galerie marchande du Donjon est vide et terriblement dégradée. Il y a un grand nombre de commerces à vendre sans parler des boutiques fermées recouvertes par une épaisseur d'affiches.
Le mythe des commerçants qui font fortune appartient au passé et, si certains gagnent bien leur vie, nombreux sont ceux qui ne disposent pour vivre que de 500 € mensuels.
Les hypermarchés, après avoir offert tous les produits, sont désormais concurrencés par des « hard discounters » et des enseignes spécialisées tirant les prix toujours vers le bas grâce à l'importation de produits de pays à bas coût. Dans le même temps, l'offre commerçante du centre-ville s'est sensiblement engagée dans la même voie au lieu de proposer des produits spécifiques mieux valorisés.
Le développement, ces dernières années, des franchises en centre-ville au détriment des indépendants, constitue un élément important avec, de surcroît, la montée de commerces de type « franchisés salariés dit succursalistes» dont les responsables de ces magasins sont des directeurs de « passage » préoccupés avant tout par leur boutique plus que par la question de l'avenir du centre-ville et son essor commercial général.
La question à débattre pendant le forum du commerce, le 9 février prochain n'est donc pas la compréhension de l'évolution du commerce en France et du rapport entre les zones commerciales périphériques et le centre-ville, voire de la frilosité des banques touchées par la crise et leurs choix financiers hasardeux, mais bien :
Comment mettre en place "avec les entrepreneurs" un plan de redressement de l'activité commerciale du centre-ville, aujourd'hui, sinistrée en prenant en compte la gestion du patrimoine immobilier avec le droit de préemption de la commune, la reconquête de l'habitat en cœur de ville avec l'OPAH‑RU, l'âge des commerçants et la transmission de leurs entreprises, les stratégies de développement des grandes surfaces, la politique de piétonisation avec la réglementation de l'accès des artisans et des fournisseurs, l'accès facilité des clients à l'hyper centre-ville, en liaison avec la limitation de la présence automobile et la capacité d'intervention financière des collectivités en centre-ville ?
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Il s'agit bien de s'attacher à la problématique niortaise, au-delà de l'étude générale sur les nouveaux comportements commerciaux et consuméristes, afin d'ébaucher des pistes d'action pour le futur proche. La mobilisation de tous les acteurs est nécessaire et, c'est dans cet esprit, que je participerai à ce forum du commerce.
C'est pourquoi, je vous demande lors de ce forum de débattre en priorité de la redynamisation économique du centre-ville, question qui ne peut être réduite à un simple focus en fin de séance à l'occasion d'un échange avec la salle.
Je vous prie de croire, Madame la Députée-Maire, à l'assurance de mes salutations les meilleures.
Marc THÉBAULT
Madame le Maire,
La disparition de CAMIF-particuliers a malheureusement été un événement majeur de l'année 2008. Au-delà du drame humain et social vécu par les salariés licenciés, c'est l'ensemble de notre territoire qui a été touché par cette fermeture. Un comité de pilotage a été mis en place qui assure le suivi de la cellule de reclassement des personnels.
Différents échos font état des difficultés rencontrées par le cabinet retenu pour assurer l'accueil et le suivi de toutes les personnes concernées. J'ai d'ailleurs évoqué cette question lors de la récente commission économique de la CAN tant la réussite de cette opération constitue, pour tous, un enjeu essentiel.
C'est pourquoi, je propose que soit formé une délégation du conseil municipal pour rencontrer et échanger avec le comité de pilotage, afin d'apprécier l'ensemble des mesures engagées, depuis le mois de décembre, et leur application prenant en compte le ressenti des salariés concernés et la capacité de notre tissu économique à intégrer les ex‑CAMIF. Ce serait une préfiguration intéressante de ce que pourrait être un futur comité de bassin d'emploi en action, et la concrétisation du principe de l'évaluation de l'action publique localement.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Madame la Maire, à l'assurance de ma parfaite considération.
Marc THÉBAULT